Mais le 18 novembre, ces derniers écrasent à Pontorson les 4 000 hommes du général Tribout, partis trop en avant, puis ils réoccupent ensuite Dol-de-Bretagne. Fin mars, la « Vendée militaire » est pour une bonne part dessinée : le territoire insurgé comprend le sud du département de la Loire-Inférieure (ancienne province de Bretagne), le sud-ouest du département du Maine-et-Loire (ancienne province d'Anjou), le nord du département de la Vendée et le nord-ouest du département des Deux-Sèvres (ancienne province du Poitou)[59]. Stofflet tergiverse pendant quelques semaines et attend les résultats des négociations de la Mabilais menées avec les chouans[238]. Toutefois, des soldats de métier, déserteurs de l'armée républicaine, la rejoignent, lui apportant leur expérience[20]. Toutefois, ce sont les mêmes motifs qui poussent à la révolte[27]. Vaincus militairement, les Royalistes tentent de prendre le pouvoir par les élections. Les Vendéens tentent de couper la retraite des républicains mais Lescure et Charette enfreignent le plan et préfèrent attaquer Montaigu et Saint-Fulgent. Elles seront également utilisées sous réserve des options souscrites, à des fins de ciblage publicitaire. Le 23 mars, Charette, à la tête de seulement une cinquantaine d'hommes, est surpris près des Lucs, à La Guyonnière, par la colonne de l'adjudant-général Valentin et rejeté sur celle de Travot qui le capture dans les bois de la Chabotterie, près de Saint-Sulpice-le-Verdon[301]. Les colonnes infernales Michel Vovelle, « L'historiographie de la Révolution Française à la veille du bicentenaire », Max Gallo, « Guerre civile oui, génocide non ! Ce dernier se révèle rapidement être un général incompétent, et certains représentants en mission laissent officieusement la direction de la colonne nantaise au général Kléber[113]. (De janvier à juin 1793) – Lire : Des origines à l’étincelle – Lire : l’Apogée – Lire : La Chute – Lire: le sursaut – Lire : l’anéantissement INTRODUCTION La guerre de Vendée désigne la guerre civile qui sévit dans l’Ouest de la France, entre l’an I (1793) et l’an IV (1796). Auréolé par sa victoire à Quiberon, Hoche reçoit le 14 septembre les pleins pouvoirs du Comité de salut public, qui interdit toute intervention des représentants en mission présents sur place[267],[274]. La bataille, dite du « Pont-Charrault » a impact psychologique immense qui porte jusqu'à Paris[53]. On relève également quelques noyades qui font entre 12 et plusieurs dizaines de victimes[168]. Jean-Clément Martin note que « ce détournement à des fins personnelles des principes répressifs provoque le rejet de cette commission militaire par les révolutionnaires locaux ». Belleville 1100 159 Bois de céné 1800 1338. La consigne est de passer au fil de la baïonnette tous les rebelles « trouvés les armes à la main, ou convaincus de les avoir prises, » ainsi que « les filles, femmes et enfants qui seront dans ce cas. Sapinaud dépose les armes et démissionne de son commandement[295], mais Stofflet refuse de faire sa soumission et est capturé dans la nuit du 23 au 24 février à la métairie de La Saugrenière, près de La Poitevinière[296],[295]. Le logis de la Chabotterie : Chasse aux œufs de Pâques. Les décisions arrêtées marquent une volonté d'apaisement et une recherche de composition avec la République[280],[261]. La résurgence du conflit au nord de la Loire se produit à la fin de 1793, après la Virée de Galerne, et voit le développement d'une multitude de résistances locales ponctuelles organisées en guérillas en Bretagne, dans le Maine, en Anjou et en Normandie. Cette débandade achève de démoraliser les Vendéens : Charette est abandonné par la plupart de ses hommes et ne peut plus rassembler que quelques centaines de combattants[272],[290],[288]. Des centaines d'autres prisonniers sont encore fusillés à Sainte-Gemmes-sur-Loire et Le Marillais[172]. Le 19 décembre, il propose un plan d'amnistie au Comité de salut public sur les conseils du général Jean-François Moulin[174]. Franck D. Chalk, « Definitions of Genocide and their implications for prediction and prevention ». Les républicains occupent Saint-Philbert-de-Grand-Lieu le 10 octobre, puis Le Loroux-Bottereau et Clisson le 11[269], Les Herbiers le 24, puis Pouzauges et Chantonnay le 27[279]. Dans son livre, il s'attache à l'ensemble de la répression de l'insurrection vendéenne, dont les acteurs principaux, côté républicain, sont le général Turreau, organisateur des « colonnes infernales », d'une part, les envoyés en mission Carrier à Nantes, Hentz et Francastel à Angers, villes où sont entassés des milliers de prisonniers vendéens, d'autre part. Le 1er avril, Lequinio présente un mémoire au Comité de salut public, peu après une délégation de Républicains vendéens est reçue à Paris afin de réclamer la distinction entre le pays fidèle et le pays insurgé[194]. ». Après avoir protégé les côtes des Britanniques, Hoche met ses troupes en mouvement contre Charette[281]. Le bilan Le bilan de la guerre est lourd en Vendée. Am Kader vun der Franséischer Revolutioun, a méi genee ënner der Éischter Republik koum et a Frankräich zum Krich an der Vendée (fr. Le bilan de cette guerre est catastrophique. Toutes les forces vendéennes se réunissent dans les environs de Cholet, à l'exception des armées du Marais qui continuent de combattre de leur côté. Le 29 avril, le général républicain Henri de Boulard sort de La Mothe-Achard avec plus de 1 600 hommes et disperse les forces de Joly à Beaulieu-sous-la-Roche[94]. Elle se tiendra dans la forêt de Grasla, aux Brouzils. Le paroxysme du génocide a été atteint avec les "colonnes infernales" de Turreau, qui seraient responsables de près de 160 000 morts. ), les lettres qu'il adresse à Robespierre et à son propre père, Choletais Guerre de Vendée : « C'est un crime de génocide », Des députés UMP, dont Lionnel Luca et Alain Marleix, cosignataires d'une proposition de loi avec Marion Maréchal-Le Pen, La mémoire collective. Pour Martin, le discours de Barère et le décret « participent de la vision qui fait de la Contre-Révolution un bloc unique, une hydre menaçante, légitimant la pensée d'une « juste violence » et installant la guerre de Vendée dans des conditions particulièrement absurdes. Les insurgés vendéens progressent à pas de géant et ont désormais choisi leur camp en se nommant "armée catholique et royale". Babeuf a aussi créé l'adjectif « liberticide » le 20 août 1791. Puis, maîtres du gouvernement, ils se seraient livrés à la fureur purificatrice qui les caractérisait. Charette est conduit à Angers, puis à Nantes où il est condamné à mort et fusillé le 29 mars[302],[303]. Vieille chanson un peu fatiguée, elle a connu tout récemment un regain de vitalité remarquable. Les républicains refluent jusqu'à La Rochelle où Marcé est destitué, mis en état d'arrestation, et est remplacé par Henri de Boulard[52],[53]. Le 7 janvier 1794, Kléber soumet un plan au général Turreau. Malgré ces mesures, le nouveau clergé constitutionnel n'arrive pas à s'imposer dans une large partie de la région. Il explique, à la suite de Franck Chalk et de M. Prince[395] que « sans l'intention idéologique appliquée à un groupe bien délimité, la notion de génocide n'a pas de sens. Les représentants en mission se divisent quant à sa stratégie. Puis, une troisième en 1799 et quelques actes insurrectionnels font parler d’elle entre 1815 et 1832. En revanche, le sort des paysans, très pauvres, ne s'est guère amélioré depuis 1789, et tend même à se dégrader. Il y parvient sans rencontrer de résistance sérieuse, rallie 600 à 900 Angevins, et rencontre à Maulévrier Henri de La Rochejaquelein, rescapé de la Virée de Galerne. Le bilan total des morts lors du conflit vendéen est impossible à réaliser par manque de sources fiables, on estime que plus de 300 000 personnes ont péri, dont 70% seraient des Vendéens royalistes. Le général Lescure succombe ce jour-là des suites de sa blessure reçue à Cholet. Charette se replie et quitte le Marais breton pour rejoindre l'armée d'Anjou. Le 3 novembre, ils prennent d'assaut Fougères. Dans leur fuite, les Vendéens tombent par chance sur un petit convoi de munition qui leur permet de se réapprovisionner. Les Vendéens contre-attaquent deux jours plus tard et parviennent à chasser les républicains de leur « capitale », mais la ville, presque totalement détruite par les combats, est ensuite abandonnée. À Saumur, 1 700 à 1 800 personnes sont emprisonnées, 950 sont exécutés par les fusillades ou la guillotine, 500 à 600 périssent en prison ou meurent d'épuisement[170]. De son côté, Albert Soboul décrit des masses paysannes dans la gêne, prédisposées « à se dresser contre les bourgeois, très souvent fermiers généraux en ce pays de métayage, négociants en grains et acquéreurs de biens nationaux », des départements de l'Ouest à la foi très vive depuis les efforts de catéchisation des Mulotins, congrégation de missionnaires établie à Saint-Laurent-sur-Sèvre depuis la fin du XVIIe siècle, enfin l'assimilation, par les paysans, du tirage au sort pour la levée des 300 000 hommes à la milice, institution de l'Ancien Régime particulièrement honnie. Dans son Gracchus Babeuf avec les Égaux, Jean-Marc Schiappa critique également la thèse du génocide présentée par Reynald Secher lors de la réédition du livre de Babeuf Du système de dépopulation ou La vie et les crimes de Carrier : « Cette brochure a été récemment rééditée sous le titre La guerre de la Vendée et le système de dépopulation, Paris, 1987 ; si le texte de Babeuf est correctement reproduit, on ne peut que s'indigner de la présentation et des notes de R. Sécher et J.J. Brégeon ; sans parler des présupposés politiques sur le "génocide" de la Vendée, on est stupéfait par les erreurs, les contre-vérités, les à-peu-près et les contresens innombrables qui jalonnent ces pages »[406]. Charlie Dalin dans la tempête : « C’est un peu la guerre » Le leader Charlie Dalin est sorti mercredi matin d’une dépression particulièrement violente, « la pire tempête à affronter depuis le départ » résumait le skipper d’Apivia. D'après leurs résultats, on compte 50 000 morts pour le Maine-et-Loire, 49 677 pour la Loire-Atlantique, 50 000 pour la Vendée et 15 000 à 33 363 pour les Deux-Sèvres. Les représentants lui offrent les mêmes conditions de paix qu'à Charette et Sapinaud, mais il refuse catégoriquement de reconnaître la République[231]. Les principales figures de cette lutte sont : Se fondant largement sur les témoignages oraux, recueillis et transmis par des auteurs « blancs », les érudits se concentrent sur la violence de la répression de 1793-1794, tandis que la prédilection des « Bleus » pour les archives interdit toute évocation du ressenti des républicains et, pendant longtemps, une évaluation de leurs souffrances. Cette victoire ne rassure pas les généraux et les envoyés en mission ; la longue errance de cette colonne de Vendéens, alors que l'on croyait l'insurrection presque écrasée, a terrifié le pays. il ne fait pas la part des Vendéens tués pendant la guerre (dont une part seulement ont été victimes de massacres ou d'exécutions) et des décès causés indirectement par la guerre ; il ne tient pas compte des réfugiés installés durablement dans les zones limitrophes ni de l'exode vers les villes ; il ne distingue pas les morts en fonction de leur opinion politique (Vendéens. Napoléon Bonaparte, désormais premier consul, proclame la liberté religieuse et détache 30 000 hommes des frontières pour être envoyés dans l'Ouest. Charette lui écrit alors pour lui proposer de s'emparer avec lui de Nantes, de son port et de ses richesses. Charette et Stofflet, qui affrontent ces colonnes, répondent aux exactions par le même type de pratique. Tandis que les insurgés bretons sont écrasés par Canclaux à l'extrême ouest, par le général Jean-Michel Beysser entre Rennes et Nantes (l'agitation ne reprendra qu'à la fin de 1793, sous la forme de la Chouannerie), l'agitation réprimée en Alsace, au sud de la Loire, les insurgés vendéens parviennent non seulement à déborder les gardes nationaux, trop peu nombreux, et à s'emparer de plusieurs villes, mais battent une colonne de soldats de métier, le 19 mars[26]. Mais ce plan est rejeté par Turreau, sans doute par opposition personnelle. - Guerre de Vendée, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, Annales historiques de la Révolution française, Jeanne Ambroise de Sapinaud de Boishuguet, Le Cri du Chouan, réunit : Les Endiablés et Barbérine des genêts, Journal général de la guerre, Volume 3,Numéros 1 à 30, p.87. Thierry Trimoreau (sous la direction de) : La dernière modification de cette page a été faite le 10 décembre 2020 à 18:44. Les Conseils suppriment alors les lois contre les émigrés et les prêtres réfractaires. Épuisés les Vendéens refusent de quitter les lieux et prennent du repos, mais le 12 décembre ils sont attaqués par l'armée républicaine, forte de 20 000 à 30 000 hommes commandés par Marceau et Kléber[123]. Des insurgés qui n'ont pas déposé les armes mènent dans de nombreuses régions la « chasse aux patauds » (les patriotes) ; les Républicains sont victimes de vexations et de brutalités, volés, voire assassinés lors de règlements de compte où se mêlent questions politiques, vengeance personnelle et simple criminalité. La troupe de Charette rejoint ensuite celles de Joly et Savin. Puis, une nouvelle période de calme relatif s'engage à l'automne[219]. Dans un article récent du Nouvel Observateur (28 février 2002), Jean-Paul Mari évalue à 250 000 Algériens et à 30 000 Français le nombre des morts de cette guerre meurtrière et cruelle. De son côté, le chef vendéen Charette s'établit à Legé après sa débâcle à Machecoul[95]. La Vendée et encore la Vendée, voilà le chancre qui dévore le cœur de la République. Les soulèvements contre la conscription ne sont pas propres à la Vendée. Ce creux démographique est imputable essentiellement aux tueries des combats, touchant aussi bien les républicains que les royalistes et imputables aux deux camps. En 2007, sous la direction de Jacques Hussenet, un nouveau bilan, prenant en compte les travaux antérieurs, surtout à partir de 1990, arrive au chiffre d'environ 170 000 morts pour les habitants de la Vendée militaire entre 1793 et 1796[2], soit environ 22 à 23 % des 755 000 habitants que comptaient les territoires insurgés avant le conflit[338]. Pour Roger Dupuy, qui note que l'historiographie récente « se dégage de l'optique étroite qui accordait au problème religieux une importance primordiale dans le processus du soulèvement », c'est « du côté de l'identité profonde des communautés paysannes » qu'il faut en chercher les racines. À Nantes, malgré la division entre le peuple (montagnard) et la bourgeoisie du négoce et du barreau (girondine), les habitants refusent d'évacuer la ville, comme l'ordonnent les envoyés en mission. Sapinaud, revenu du nord de la Loire, tente également de reformer l'armée du Centre. Il est très difficile à établir sur le plan démographique, puisque les archives manquent et que les causes de décès demeurent toujours imprécises. Kléber obtient l'approbation des représentants Carrier et Gilet mais ceux-ci refusent d'agir. 10.1 Évaluations d'époque; 10.2 Sources scientifiques; 11 « Génocide » : un débat historique et juridique récent. Enseignant Extérieur - Mémorial - Chapelle ». Il se porte alors vers le sud, rejoint le chef haut-poitevin Richard et prend d'assaut Bressuire. Les travaux de Reynald Secher ont également connu un certain retentissement hors du monde universitaire et ont été repris dans les médias. Par ailleurs, les inégalités de traitement entre monde urbain et monde rural attisent les rancœurs. Le bilan de la guerre Dans le pays de Retz, des milliers de paysans s'emparent de Machecoul le 11 mars après un combat contre les gardes nationaux[32],[40]. Si certains le soutiennent tels que Francastel, Hentz, Garrau[184], et Carrier[193], d'autres comme Lequinio, Laignelot, Jullien, Guezno et Topsent réclament son départ[194]. Une « deuxième guerre de Vendée » éclate cependant peu après, en juin 1795, après le début du débarquement de Quiberon. Les défenses républicains s'appuient quant à elles sur plusieurs villes situées autour de la Vendée militaire : les principales sont Nantes et Angers au nord, Saumur, Thouars et Parthenay à l'est, et Les Sables-d'Olonne, Luçon et Fontenay-le-Comte au sud. Il tente de s'emparer de Saint-Fulgent le 9 janvier, mais il est battu à deux reprises par l'adjudant-général Joba. enfin, il ne tient aucun compte des morts non vendéennes, pourtant importantes. Le lendemain, Stofflet fait arrêter Prudhomme, le chef de la division du Loroux, qui est condamné à mort et exécuté à coups de sabre pour avoir signé le traité[235],[236],[237]. Les représentants en mission Menuau, Delaunay, Lofficial, Morisson, Gaudin, Chaillon, Auger, Dornier, Guyardin, Ruelle, Bézard, Guezno et Guermeur sont chargés de former une commission permanente pour faire appliquer ces nouvelles mesures[224]. Si les Vendéens réclament le retour de la monarchie, la volonté de rétablir l'Ancien Régime est moins la cause première de l'insurrection que la conséquence de multiples facteurs. Enfin, à partir de janvier 1794, une troisième vague mêlant Bleus et Blancs, fuit les colonnes infernales[322]. En quelques jours, la population passe d'un mécontentement latent depuis plusieurs années à des émeutes localisées. Depuis un siècle, l'historiographie a largement renouvelé la question. Mais beaucoup de soldats-paysans choisissent de rentrer chez eux et l'Armée catholique et royale se désagrège au fur et à mesure de son avancée loin du bocage. Selon lui, les forces vendéennes ne sont plus dangereuses et il estime leur effectif à 6 200 hommes en tout, alors que les Républicains disposent de 28 000 soldats opérationnels. : bilan, réflexion, perspectives / Jacques Hussenet. Accusé de « trahison », il est guillotiné six mois plus tard à Paris[52]. Ainsi, près de 10 % de la population de La Roche-sur-Yon fuit la ville[319]. Des rafales jusqu’à 58 nœuds ont été enregistrées cette nuit. Pourtant, quelques mois plus tard, le débarquement d'émigrés à Quiberon donne de la force à la chouannerie et de l'espoir à Charette et à Stofflet. Le Comité de salut public, désormais aux mains des Montagnards (groupe politique de la Révolution française opposé aux Girondins, et qui prend le pouvoir fin mai 1793), réagit vivement et monte une "armée de l'ouest" pour mettre fin à la contre-révolution. Il écrit : « De nouveaux concepts nécessitent de nouveaux mots. L’auteur n’en est évidemment plus à la vision idyllique du régime seigneurial de la province selon les Mémoires de la marquise de La Rochejaquelein, et il note lui aussi que les paysans de la province ont d’abord été favorables à la Révolution. Restés sur la rive sud de la Loire, les Vendéens la franchissent puis hésitent : doivent-ils prendre Tours pour marcher sur Paris, ou assurer leurs arrières en prenant Angers puis Nantes ? S'il considère que « le caractère simultané du soulèvement autorise à penser qu'il fut concerté », il explique que les paysans « n'étaient ni royalistes, ni partisans de l'Ancien Régime » et que les nobles furent d'abord surpris par le soulèvement, avant de l'exploiter à leurs fins[12]. TV Vendee. L'épisode principal de la guerre de Vendée s'étend de mars 1793 à mars 1796, toutefois, la région sera parcourue de spasmes insurrectionnels jusqu'en 1832. Cependant le soulèvement s'essouffle rapidement et les derniers chefs vendéens se soumettent ou sont exécutés entre janvier et mars 1796. Après la Virée de Galerne, les représentants en mission Prieur de la Marne, Turreau, Bourbotte, Thirion, Bissy, Pocholle, Tréhouart et Le Carpentier établissent des commissions militaires révolutionnaires pour juger les prisonniers vendéens et chouans, ainsi que les habitants suspectés de complicité avec les rebelles ou encore des soldats accusés de fuite ou de désertion. Entre 1801 et 1804, à la demande du Ministère de l'Intérieur, les préfets et les secrétaires généraux des quatre départements concernés dressent un premier bilan démographique en soustrayant la population dénombrée en 1800 de celle de celle dénombrée en 1790 ou 1791. Trois commissions militaires sont mises en place en Ille-et-Vilaine. Mais une des particularités de la Vendée est la ferveur de la religion chrétienne, qui n'a pas vraiment accepté la Constitution Civile du Clergé et qui accueille et défend de nombreux prêtres réfractaires. Les célèbres « moulins de Vendée » dont la position des ailes servent à prévenir des mouvements des troupes gouvernementales en sont une illustration. Le professeur Henri Laborit la mentionne, en 1980, en introduction du film d'Alain Resnais, Mon oncle d'Amérique, qui s'interroge sur les dysfonctionnements humains. Le 25 juin, une flotte britannique arrive en vue de la presqu'île de Quiberon, en Bretagne, et débarque deux jours plus tard à Carnac une armée d'émigrés qui est accueillie par plusieurs milliers de chouans[249]. L'armée d'Anjou de Stofflet et l'armée du Centre de Sapinaud ne rompent quant à elles pas le traité[254].